(billie) c'est pas sainte-magouste ici.

@Billie Frazer

L’hôpital se remplissait sans se vider. Chaque nouveau patient avait l’air plus mal que le précédent et la course folle contre la montre épuisait tous les soignants. Raya, qui se trouvait plus souvent dans les étages, était venue prêter main fortes aux médecins pour tenter de désengorger les urgences. Elle prenait la tension, soignait quelques blessures légères ou réorientait vers les spécialistes si besoin. Dans le feu de l’action, elle ne sen rendait même pas compte qu’elle n’avait ni mangé, ni pris de pose depuis son arrivée, de longues heures plus tôt.

Après s’être occupé d’un cas - plutôt drôle pour les soignants, moins pour le blessé - qui mêlait alimentaire et derrière, Raya s’était cachée dans les toilettes pour reprendre son souffle. Les journées épuisantes, elle y était habituée, cela ne voulait pas dire qu’elle n’en avait pas sa claque. La fatigue, les longues nuits sans dormir, le mal aux pieds à force de courir dans tous les couloirs de l’hôpital sans beaucoup s’assoir n’aidait à se sentir de bonne humeur tout le temps. Pourtant, elle devait ensuite s’occuper de Zhou avec le sourire quand il en avait besoin, puis elle allait au théâtre pour enfin laisser tomber l’autre partie de sa vie.

Cette idée de se produire sur scène fait son effet et Raya se lève motivée, allez, plus que quelques heures et elle est libérée de l’hôpital. Elle range son téléphone dans sa blouse, se lave les mains et se rend dans l’accueil de l’hôpital. Une tête blonde arrive et un nouveau sourire nait sur les lèvres de la jeune femme. Elle connait cette fille, très sympa. Raya cherche des yeux le père de la demoiselle et son sourire s'efface rapidement. Cette fois-ci, c'est pour elle qu'elle vient.

D'un coup d'oeil rapide à la salle, la brune constate qu'il n'y a rien qu'elle ne puisse faire d'autres, les patients qui attendent un spécialiste, elle les a déjà vu et ce n'est plus de son ressort. Elle pourra peut être s'occuper de la jeune fille. « Billie ? » demande-t-elle en s'approchant pour voir l'étendue des dégâts, espérant vraiment que ce ne soit pas trop grave et que se compétences d'infirmières suffisent.

Putain. Voilà ce qu’elle est encore capable de souffler quand elle se penche pour ramasser un papier qu’elle a été capable de faire tomber dans sa chambre. Depuis quelques jours, elle souffre Billie. Au ventre, à l’estomac, elle n’en sait trop rien. Ce n’est pas une infirmière ou une habituée de se soigner seule. Pourtant, elle avait été capable de prendre soin d’son père une ou deux fois ou simplement de prendre la direction des urgences pour lui, mais sans plus. La plus jeune est novice dans ce genre de domaine. Mais elle souffre à l’heure actuelle. Depuis son dernier entraînement, la boxe à une place importante dans sa vie. Elle adore faire tout ça, Billie. Elle est capable d’se défouler, elle est capable d’se vider la tête quand elle frappe, quand elle essaye de se défendre. Sauf que pour le coup, elle avait mal calculé le coup d’son adversaire – encore un bien trop fort pour elle, mais ce n’est qu’une tête brûlée la blonde. La blonde, elle ne tient plus. La douleur est trop importante et surtout trop forte. Elle aurait dû en parler avec Lane, mais la jeune femme étant sûrement occupée ailleurs. Alors elle prend un sweat, l’enfile rapidement avant de commander un taxi. La blonde, ne serait sûrement pas apte à conduire jusqu’à l’hôpital. Elle tient à peine debout avant d’se plier en deux. Avant d’gémir sous la douleur. La langue glisse sur ses lèvres avant d’tomber dans le taxi en regardant la route jusqu’aux urgences.



La jeune femme est assise depuis elle n’sait trop combien de temps. Elle aurait envie de se lever, mais elle n’saurait dire qu’elle pose est capable de lui faire du bien – ou plus de mal. C’est juste impressionnant ce qu’elle a pu se faire. Elle a déjà eu d’horrible bleus sur le corps, des muscles douloureux pendant des jours, mais jamais une douleur intense. Elle se plie encore une fois, laisse sa tête entre ses genoux pour respirer un coup avant de se lever d’un coup en entendant son prénom. Les sourcils qui se froncent en cherchant la voix qui avait été capable de l’appeler. Un peu trop familière comme si la personne était capable de la connaître. L’illumination vient quand son regard se pose sur une jeune femme : Raya. Hey... Elle essaye quand même de laisser un sourire se dessiner sur son visage, mais peine perdue pour elle. C’est horrible. Ca ne ressemble à rien du tout, mais elle n’est pas capable de mieux. Puis le sourire disparait avant qu’une grimace de douleur ne se dessine sur son visage. Tu peux m’aider ? Ouais, clairement elle ne dirait pas non à un peu d’aide pour le coup.

@Raya O'Nell

@Billie Frazer

Si le premier « Billie ? » est une question, le deuxième « Billie ! » est un cri du coeur. La pauvre a l'air au plus mal, incapable de sourire et pliée en deux à cause de la douleur. Immédiatement, Raya s'approche et se penche pour se retrouver à la hauteur de la blonde. Visiblement elle ne voit pas de sang ou d'énorme blessures, mais ça peut être caché par les vêtements. Et puis, le fait qu'elle demande de l'aide...

Raya songe à sa première rencontre avec la jeune femme, elle était fière, pleine d'assurance, elle prenait les choses en main. C'est pas l'genre de personne à venir pour un léger rhume, ni à demander de l'aide à tout va. Donc immédiatement, Raya pense au pire. « Suis-moi. » Raya prend les devant et ouvre avec son badge la porte de la petite pièce des infirmières. Celle où on trouve tout ce qu'il faut pour prendre la tension, la température, le poids, la taille, bref toutes les informations avant de voir un médecin et ainsi donc, de gagner du temps.

Délicatement, elle aide Billie à s'assoir sur le siège des patients et lui demande. « Dis-moi tout, qu'est-ce qui t'arrive, combien c'est grave et je verrai ce que je peux faire pour t'apaiser. » Elle demandera ensuite so poids, sa taille et prendra sa tension, afin de donner les médicaments - à sa portée - appropriés, mais d'abord elle doit savoir ce qui ne va pas. La meilleure personne pour parler des blessures ... est bien celle qui s'est blessée.

Les yeux de Raya brille d'une lueur étrange, elle connait à peine Billie, pourtant elle sent qu'elle pourrait être une amie, une vraie, parce qu'elle aime déjà le caractère enjoué de la demoiselle, parce qu'elle admire sa force et parce qu'on a tous besoin d'amis sur qui compter. Raya n'est pas seule, mais cela ne l'empêche pas d'avoir envie d'agrandir son cercle, de passer des temps personnels avec chacun et de séparer sa vie. Elle ne veut pas être qu'une infirmière, ni qu'une comédienne, ni qu'une soeur. Elle veut être tout à la fois.